Châteauroux : le collège « Rosa Parks » devrait-il s’appeler « collège Samuel Paty » ?
La conseillère municipale Rassemblement National, Mylène Wunsch, demande dans une lettre adressée au Président du Conseil départemental, Marc Fleuret, à changer le nom du collège de la ZUP de Châteauroux. Celui-ci porte le nom de la militante anti- ségrégationniste américaine Rosa Parks. Elle considère que la figure emblématique de Rosa Parks n’est pas adaptée au contexte français mais que celle de Samuel Paty serait bien plus appropriée aux jeunes castelroussins en manque de repères structurants. Mylène Wunsch avait déjà émis un vœu en ce sens au Conseil municipal de Châteauroux en 2020.
Rosa Parks, une erreur de casting ?
La jeune couturière afro-américaine Rosa Parks est devenue célèbre dans le monde entier pour s’être assise dans un bus en Alabama sur un siège réservé aux personnes blanches en 1955. Icône de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, elle fut surnommée par la suite « mère du mouvement des droits civiques » par le Congrès américain. Son action politique mit fin aux lois américaines qui séparaient les personnes selon des critères raciaux. Cela est fort louable mais quel est le rapport avec la France ? Dans l’Indre, aucune loi n’a jamais fait de distinction entre les hommes blancs et les hommes noirs. L’égalité a toujours été la règle, c’est inscrit au fronton de nos mairies. Le combat de Rosa Parks n’a aucun sens dans un pays qui n’a jamais pratiqué la discrimination raciale d’État.
Cultiver le ressentiment
Proposer à l’imaginaire collectif d’un public majoritairement issu de l’immigration maghrébine et subsaharienne la lutte des afro-américains contre l’Amérique raciste « blanche » des années 1950 ne fait que cultiver le ressentiment à l’égard des Français de souche par amalgame racial. Les collégiens de la ZUP ne possèdent ni le bagage intellectuel ni la maturité politique pour intégrer sereinement que la société américaine des années 50 et la société française de 2023 ne sont absolument pas comparables. Mécaniquement, les réflexes communautaires leur font percevoir le combat de Rosa Parks comme une lutte interraciale plutôt qu’une émulation pour l’égalité des droits entre citoyens. Donner un tel nom à un collège dans une zone d’éducation prioritaire participe pleinement au mythe de l’État raciste français. Cela est totalement irresponsable. Valider indirectement la théorie délirante selon laquelle nos institutions seraient structurellement racistes porte atteinte à notre République et aux intérêts supérieurs de la Nation. Tout cela fait le lit des revendications communautaires et de la propagande islamiste.
Encourager la culture victimaire
Quand on est collégien dans un établissement qui se nomme Rosa Parks et que l’on est confronté à un refus ou à une frustration, il est facile de se dire : « comme Rosa Parks, je suis moi aussi victime de discrimination raciale ». Ainsi, quand Yanis a de mauvaises notes, c’est parce que le prof est raciste. Et quand Moussa se fait verbaliser pour non port de casque sur son scooter, c’est parce que la police est raciste. Cela marche avec tout : entretien d’embauche, location d’appartement, promotion dans l’entreprise, etc… Tous les aléas qu’un jeune (ou un moins jeune) peut subir dans sa vie quotidienne peut devenir une illustration du supposé racisme de la France et des Français. Mettre dans la tête des jeunes issus de l’immigration récente qu’ils seraient virtuellement victimes de racisme encourage grandement ce fléau social qu’est la culture victimaire.
Unir plutôt que diviser
La cohésion nationale s’obtient grâce à un processus continu et complexe qui nécessite de la vigilance et des efforts à long terme. Nos dirigeants politiques locaux devraient être conscients de la nécessité de promouvoir l’unité des citoyens plutôt que de donner des gages aux revendications communautaires. À cet égard, le Conseil départemental, autorité administrative en la matière, doit assumer ses responsabilités lorsqu’il s’agit de donner un nom à un collège. Le nom de l’établissement doit être un élément fédérateur qui rassemble les citoyens autour des valeurs promues par la République.
Samuel Paty plutôt que Rosa Parks
Dans son courrier adressé à Marc Fleuret, la conseillère régionale RN Mylène Wunsch affirme que « Samuel Paty a été tué parce qu’il a exercé son métier d’enseignant en abordant des sujets sensibles dans une société gangrenée par l’islamisme. Il est la figure incarnée du hussard de la République par son dévouement à l’éducation de ses élèves et par sa défense des principes républicains. (…) Le nom de Samuel Paty serait beaucoup plus opportun pour les collégiens du quartier Saint-Jean que celui de l’américaine Rosa Parks ».
Samuel Paty, un patronage qui fait sens
Depuis son assassinat atroce en 2020 par un jeune islamiste radicalisé, le professeur Samuel Paty est devenu une sorte de héros de la République. Il est loué dans toutes les démocraties occidentales pour son dévouement à l’enseignement, son engagement en faveur de la liberté d’expression et son courage face à l’extrémisme. Il n’y a pas meilleur patronage pour un collège dit en zone « sensible » où l’islamisme et le séparatisme gagnent chaque jour du terrain. Avec la figure de Samuel Paty, les jeunes castelroussins de toutes origines auraient un exemple fort de l’exercice des valeurs de la République face à l’obscurantisme religieux. Le Président du Conseil départemental aura-t-il le courage politique de braver la bien-pensance islamo-gauchiste ? Rien n’est moins sûr, hélas.