Le dispositif » Argent de poche » pour les 16-17 ans
Le dispositif « Argent de poche » permet aux jeunes de 16 et 17 ans d’effectuer de petits chantiers de proximité durant les vacances scolaires et de recevoir en contrepartie un petit peu d’argent. Ces chantiers doivent avoir un caractère éducatif et se placer dans une démarche citoyenne pour améliorer le cadre de vie. Il peut être mis en place par les collectivités locales et bénéficie alors du soutien financier de la Caisse des allocations familiales (CAF).
De l’argent de poche pour les 16-17 ans
Les communes et les intercommunalités ont la possibilité de mettre en place ce dispositif encore peu connu et intitulé : « Argent de poche ». En échange de la réalisation de certains travaux déterminés par la collectivité, des adolescents volontaires peuvent effectuer des missions de service public et recevoir une gratification. Ce dispositif prévoit la rétribution des jeunes participants à hauteur d’un montant maximal de 15 euros par demi-journée pour un maximum de 33 demi-journées par année civile. En pratique, le mineur intéressé doit s’engager sur un minimum de 20 demi-journées de 3 heures chacune.
Mise en œuvre
Il revient aux collectivités locales de proposer ce dispositif auprès des jeunes de leur territoire. Elles doivent également communiquer sur les missions proposées. À titre d’exemple, les travaux confiés aux participants peuvent concerner : l’aide à l’archivage, la participation à l’encadrement de manifestations festives, l’aide à l’animation des centres de loisirs, l’inventaire des bibliothèques, l’aide à l’entretien des espaces verts, les petits travaux de peinture, le nettoyage des véhicules municipaux, etc… Par ailleurs, les adolescents eux-mêmes peuvent être à l’initiative des missions, du moment que celles-ci « visent à l’amélioration du cadre de vie » et sont d’utilité publique.
Accompagnement et finalités
Dans le cadre de leur mission, les jeunes signent une « charte d’engagement » et sont encadrés par un adulte référent. Le dispositif Argent de poche vise à « valoriser l’engagement des jeunes dans la participation à la vie de la cité ». Il leur permet de prendre des initiatives concrètes au service de la collectivité.
Un dispositif encore peu développé
Dans l’Indre, le dispositif Argent de poche n’a été mis en place que dans trois intercommunalités : Brenne -Val de Creuse, Coeur de Brenne et Marche Occitane -Val d’Anglin ; soit 56 communes sur les 241 que compte notre département. Par ailleurs, il semble que la communication ait été minimale : ni les institutions ni médias locaux n’en ont réellement fait la promotion. Pourquoi ? Dans les communautés de communes où il a été mis en place, on constate que c’est la très controversée Ligue de l’enseignement qui est aux manettes. Cela pose question sur la volonté de nos décideurs politiques de mettre en oeuvre ce dispositif en direction des jeunes Indriens.
Un dispositif discriminant ?
Enfin, il serait regrettable que le dispositif Argent de poche ne soit pas accessible à tous les 16-17 ans de notre département. Issu de la Politique de la Ville, le dispositif Argent de poche a été institué à l’origine pour les quartiers dits « prioritaires », c’est-à-dire les quartiers à forte concentration de populations issue de l’immigration récente. Sur pression de certains élus de droite, ce dispositif a été étendu en décembre 2021 aux « territoires ruraux ». Or, si l’on examine le zonage rural validé en 2020 par le « comité interministériel aux ruralités », on constate que les communes des agglomérations de Châteauroux, d’Issoudun et d’Argenton sur Creuse en sont exclues. C’est pourquoi, les 16-17 ans habitant ces communes (à l’exception des quartiers prioritaires) pourraient se retrouver de facto exclus du dispositif. Cette discrimination territoriale apparaîtrait totalement injuste et ridicule. Pourquoi les adolescents de ces municipalités n’auraient-il pas le droit de s’insérer socialement comme les autres ? Seraient-ils des citoyens de seconde zone ?